Interview de Christine
(Blog : Au pays des books)
à Christian Guillerme
-
Bonjour Christian Guillerme. Aujourd’hui, je vous propose ces quelques questions car en 2018, vous avez publié La corde de Mi aux éditions AEM (novembre 2018) et vous publiez Urbex Sed Lex aux éditions Taurnada (mai 2020). Dites-moi, je sens l’auteur qui a trouvé son public, et vous ?
Bonjour Christine, tout d’abord merci de m’accueillir.
C’est gentil ce que vous dites. Oui, j’ai l’impression d’avoir trouvé mon public assez rapidement. Un public qui a soif de découvrir des mondes un peu secrets, avec leurs rituels et leurs règles. Des mondes (musique metal, exploration urbaine) propices à des thrillers et qui paradoxalement n’ont pas souvent été mis à l’honneur jusqu’à maintenant.
Je crois pouvoir dire que je me suis positionné sur ce créneau encore peu exploité, et je pense que c’est ce qui fait mon originalité et ma force.
2. Vous étiez ancien musicien de studio et bassiste dans des groupes de rock, professionnellement vous êtes un informaticien. Qu’est-ce qui vous a lancé dans l’écriture ?
Oui, j’ai effectivement longtemps été musicien au sein de différents combos, certains avec un certain succès. J’ai pu enchaîner des concerts un peu partout en France et en Europe frontalière, et cela a été une expérience enrichissante, aussi bien humainement que musicalement. C’est d’ailleurs le manager d’un des groupes ou je jouais qui m’a orienté vers l’informatique en me disant de me ménager une porte de sortie au cas où mon rêve de Rock Star ne se matérialiserait pas. Et il avait bien raison ! Le monde de la musique, celui des groupes de rock, est extrêmement exigeant, peut-être encore plus que celui de la littérature. Il faut ménager les susceptibilités et les ego de plusieurs personnes, et la réussite ne dépend pas que de soi et de ce l’on produit. Une véritable école de la patience, une sorte de sport collectif de longue haleine.
L’idée de mon premier roman m’est venue lorsque, suite à une corde cassée sur ma basse, et sans possibilité de rechange, j’attendais le reste du groupe accoudé au comptoir du studio de répétition où nous avions établi notre QG. J’étais devant ma bière tiède, et je me suis dit « Et si quelqu’un animé de très mauvaises intentions entrait ici ce soir et s’en prenait à tous les musiciens ? ». Et puis je suis passé à autre chose. Ce n’est que bien des années plus tard, à la faveur d’un voyage en Équateur de ma conjointe, que je me suis dit « C’est le moment, profites de ta « solitude » pour t’atteler à ce qui te tient vraiment à cœur… écrire ». C’était en février 2017, il s’agissait de La corde de Mi. Depuis, tout s’est enchaîné.
3. Vous travaillez au sein d'une grande entreprise dans le quartier de La Défense. Le soir parfois, vous êtes sur les réseaux sociaux ou au Hellfest Corner pour écouter de la musique et parler littérature. Selon votre vision et vos connaissances, quel est le point commun entre la littérature et votre milieu professionnel, s’il y en a un. Sinon que vous apportent les deux milieux que vous côtoyez ?
Je ne pense pas qu’il y ait vraiment de corrélation entre mon univers professionnel et la littérature noire, si ce n’est que c’est un milieu où beaucoup de personnes lisent des thrillers ou des polars. Ce n’est pas comme si je travaillais au sein des forces de l’ordre par exemple.
Mais même si, de premier abord, la relation n’est pas évidente, je m’efforce de tirer le meilleur de ma profession, à savoir une structuration de pensées et un processus de mise en place, très utiles pour la construction de mes manuscrits et l’articulation de l’intrigue.
4. Né en 1963, vous obtenez un master en informatique, une série de concerts en tant que bassiste. Un travail qui depuis de nombreuses années prouve une réussite professionnelle. Il y a 4 ans, vous écrivez. Deux ans plus tard, vous publiez. En 2020, votre deuxième roman sera installé dans les librairies. Est-ce la passion, la découverte qui vous anime ?
Oui, parfois je me dis que tout est allé assez vite depuis que j’ai posé la première phrase de mon premier roman sur une feuille blanche. Je suis encore tout neuf en tant qu’écrivain, et j’éprouve cette passion de faire découvrir aux lecteurs de nouveaux univers, de nouvelles sensations… de nouvelles émotions.
5. Le journal des blogs littéraires tente modestement de créer des passerelles entre auteurs, blogueurs, maison d’édition, lecteurs et associations. Que pensez-vous de cette initiative ?
C’est une initiative à saluer ! Cela permet de mettre en relation toutes les parties prenantes. Bien souvent, lorsqu’on débute, on doit faire toutes les démarches un peu au « petit bonheur la chance » comme on dit. Si ce genre de passerelles pouvait permettre de gagner du temps et éviter de se disperser, l’objectif serait atteint. Tout ce qui est « en dehors » du processus créatif est très chronophage, le journal des blogs littéraires pourrait contribuer à accélérer ces étapes.
Merci à Christian Guillerme d'avoir répondu à mes questions.