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                          Éditions des instants

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Bonjour Stéphane. Pour le retour du « Casier littéraire », j’ai eu envie de rechercher le nouveau. Une phrase présente sur votre site a attiré mon attention : « … il y a toujours quelques instants qui ne ressemblent à rien d’autre. » Robert Musil. Votre ligne éditoriale commence ainsi. Lier la pensée par l’instant et l’expérience. Il se trouve que c’est l’objectif de votre maison d’édition.

Comment s’est imposé ce choix, mais surtout comment le concrétisez-vous ?

 

Bonjour, et tout d’abord, merci pour votre invitation. Concernant ce choix, je peux dire qu’il s’est imposé de lui-même, puisqu’il correspond à la littérature que j’aime et qui me touche. Je dois sentir dans un texte la nécessité de l’écriture alliée à une certaine intériorité vécue intensément, ce qui se donne souvent lors d’instants privilégiés. La pensée vient avec, sous toutes ses facettes possibles. Ces expériences peuvent s’exprimer sous différentes formes, c’est pourquoi nous publions des romans, des carnets, des essais, des aphorismes, etc. La concrétisation est sinon affaire de rencontre, ce qui s’est fait jusqu’ici assez « naturellement » je dois dire. Nous avons eu beaucoup de chance.  

 

Éditions des instants a été créé en 2021, vous avez publié huit livres. Comment avez-vous ressenti ce début d’aventure ? Aviez-vous des craintes et surtout pensez-vous avoir trouvé le bon chemin ?

 

Nous avons commencé assez vite, car nous avions créé un projet sur plusieurs années pour trouver un distributeur/diffuseur. Je n’ai pas eu de craintes, mais je me rends compte à présent des difficultés du terrain. Nous avons encore à rencontrer un plus large public. Pour le moment, l’adéquation entre nos livres qui trouvent leur lecteur et nos plus simples frais est assez précaire. Je pense que nous sommes sur le bon chemin, ne serait-ce que par les retours qui nous sont faits et les recensions que nous avons pu avoir. Beaucoup de personnes soulignent la qualité et l’exigence de notre travail. La maison est jeune, il faut un peu de temps pour trouver son public.

 

Le premier inédit des Éditions des instants sort le 8 mars en librairie : les 9 premiers carnets de Paul Gadenne (1907-1956), qu’il avait regroupés à la fin de sa vie sous ce beau titre : « Le long de la vie ». Carnets de ses 20 à 30 ans qui ouvrent sur son laboratoire d’écriture, sur son intimité et sur les thèmes qu’il développera dans toute son œuvre. Le figaro littéraire a annoncé la publication de ce livre. Comment cherche-t-on l’inédit, mais surtout qu’espérez-vous pour la suite ?

 

C’est affaire de rencontre, encore une fois. On m’a parlé de ces carnets qui devaient être publiés par Acte Sud il y a un certain temps. Ce projet n’a pas abouti et, une fois en contact avec l’ayant droit de Paul Gadenne, qui apprécie ce que nous faisons, l’aventure a commencé. Je parle d’une aventure car il reste encore de nombreux carnets inédits de Paul Gadenne à éditer, ce que nous ferons. Notre envie ici est également de faire parler le plus possible de l’œuvre exceptionnelle de cet auteur qui est selon nous trop oublié. En ce sens, nous sommes ravis de pouvoir en parler avec vous ainsi que de cette annonce dans le Figaro littéraire, qui sera suivie d’autres articles, et notamment d’un numéro spécial sur Paul Gadenne dans le Matricule des anges. 

 

Une dernière petite question Stéphane : il est intéressant de voir dans les publications que vous choisissez ce goût du vécu, de la mémoire… On est très loin du genre commercial où l’auteur à la première place parce qu’en réalité vous mettez en lumière l’écrit. Alors, dites-moi : quel genre d’auteur(e) recherchez-vous ? 

 

L’écriture, le style, est extrêmement important pour nous. Il doit y avoir une alchimie entre le style, l’intériorité, la pensée et l’expérience. Alors nous sommes dans notre ligne éditoriale. Je crois que lorsque ces éléments sont présents, l’auteur se situe au-delà d’un simple narcissisme, même s’il est très présent dans l’œuvre. Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire au sujet du « moi » en littérature… Enfin… Pour répondre à votre dernière question, je ferai une légère pirouette pour éviter les répétitions : nous publions un auteur lorsque son texte correspond, tout simplement, à notre ligne éditoriale.

 

 

Merci de m’avoir accordé cette interview.

Christine.

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