Réveille-toi, femme !
Olympe de Gouges ou la femme seule par choix parce que l’homme est faux, méchant ou tellement fripon et trop flatteur. Petite, elle vit entre deux foyers. À dix-huit ans, elle est mariée, mère et veuve dans la même année. Marie devient Olympe de Gouges et poursuit sa route à Paris. Une révolutionnaire plumée pour défendre la femme et l’injustice tout en s’opposant à la violence. Nous sommes en 1788. Elle s’étend dans les connaissances et l’écriture. Ses mots sont synonymes d’égalité et crient à la dignité des femmes. Partager et alimenter le débat : le féminisme échangé. Olympe de Gouges est une des premières féministes qui ne combat pas avec l’agression, mais qui répand ses idées. Surtout peser l’équilibre dans le débat pour l’égalité homme/femme. Alors, comment sonner l’égalité entre hommes et femmes : on ne s’oublie pas. C’est la bataille de la raison et du bon sens.
Était-ce trop tôt ou trop tard ?
Le portrait des femmes : La femme a ses défauts. Un jour, elle se charme de galanteries et de servitudes. Demain, elle est en compétition. Avec qui ? Les autres femmes. N’est-il pas vrai que le regard des femmes est observation afin de prendre comparaison, jugements et critiques ? L’homme se place sur le champ de bataille de la dentelle et du parfum, il n’a plus à convaincre, mais à se ranger près de la femme qu’il estimera être la plus favorable pour lui. Au diable la démonstration de son intention, ses projets, sa personnalité et son amour. Soutenir, c’est obtenir. Olympe de Gouges trouve la femme : « ridicule ». Elle déplore que monsieur établisse sa supériorité dans un clap de fin. Femme "esclave" d’elle-même, se vendre ou se comparer. Penser que le défaut n’existe que chez l’autre. La femme forte d’Olympe de Gouges est avec les autres et se bat contre elle-même.
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791 :
Olympe de Gouges est une femme qui interroge l’homme. Dix-sept articles qui résument surtout l’égalité homme/femme.
« Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l’oses, l’exemple de cet empire tyrannique. Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d’œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens. Cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l’administration de la nature. Partout, tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel. »
Selon Olympe de Gouges, la femme doit reprendre ses droits. La révolution ne doit pas être perdue. La femme aux côtés de l’homme pendant le combat est à nouveau méprisée. Il suffit de se montrer, de réveiller son intelligence pour que l’homme se place à ses côtés. La féministe plumée déclare que la femme a ses torts. Elle agit par ruse pour advenir à ses fins. Poisons, trahisons, dissimulations ou conseils de chambre : la femme s’est réduite à l’ombre pour ensuite être négligée. Il ne suffit pas d’user de ses charmes pour se faire une place dans la société.
« Le mariage est le tombeau de la confiance et de l’amour »
Olympe de Gouges défend qu’une femme mariée peut être préparée par une éducation nationale, une restauration des mœurs et des conventions conjugales. Et qui décidera tout cela ?
Olympe de Gouges crie au changement tout en mettant en balance une non-servitude des femmes contre la reconnaissance des hommes. En conclusion : ne pas se donner pour être reconnue.
Entre une nature qui se voudrait égalitaire et la manipulation dissimulée de l’un ou de l’autre. Il est concluant de dire que la femme a toujours gardé sa posture de compétitrice d’époque en époque avec l’homme ou avec elle-même. L’harmonie peut-elle enfin se trouver dans le choix où chacun prendra position tout en respectant l’autre et surtout en supprimant la différence de sexe.
Peut-on être une femme ou un homme sans penser que l’un est supérieur à l’autre ?
Christine Payot.